Quelles sont les tendances fortes de consommation alimentaire ?
Depuis vingt ans se développe une grande tendance des aliments prêt à consommer, le rapide et pratique. Certes les émissions TV liées à la cuisine sont à la mode et l’on va prendre plaisir à cuisiner un plat… sachant que dans une semaine nous en avons quatorze à prévoir ! Nous disposons de moins en moins de temps à consacrer au repas. Aujourd’hui le consommateur privilégie la facilité avec l’envie de manger plus sain.
Nous avons un rapport à l’alimentation qui est très différent de nos voisins européens. Il y aura des évolutions mais pas de grandes révolutions. Nous avons besoin de variété mais en restant dans un schéma classique, de manger sans perdre trop de temps, et pas à n’importe quel prix.
Nous avons affaire à un consommateur versatile, multicanal ?
En termes de distribution oui. Il n’y a qu’à voir le développement de nouveaux circuits de distribution, comme le Drive qui progresse (10% de nouveaux points Drive en 2018), ou encore le nombre croissant d’ouvertures de magasins " Bio " et " Frais " ces deux dernières années. Les magasins physiques comme les hypermarchés et supermarchés représentent 72% des ventes PGC en France. Dans 20 ans, ce pourcentage aura peut-être été grignoté un peu avec les magasins Bio, les achats par Internet, etc, mais la GMS ne va pas disparaître. Les grands acteurs de la vente en ligne, dans les modèles actuels, ne seront pas les plus importants sur les produits de grande consommation, car les consommateurs iront toujours faire leurs courses dans des magasins physiques, parfois plutôt des supermarchés pour leur dimension à taille humaine et leur proximité. Les petites structures de dépannage fonctionneront toujours, mais pas à n’importe quel prix : les consommateurs cherchent à maîtriser leurs dépenses.
Quelle incidence ont ces tendances pour les industriels de l’agroalimentaire ?
La grande tendance de ces dernières années, c’est la segmentation de toutes les catégories, incluant le fait que l’on cible différents consommateurs mais aussi différents moments de consommation, d’où la multiplicité des références pour s’adapter à la demande. C’est un enjeu pour les fabricants, de créer de la valorisation par de la segmentation et de l’innovation.
Par ailleurs, il y a une sensibilité à l’environnement. Les industriels œuvrent de plus en plus pour la réduction du poids des emballages, c’est un levier sur lequel ils agissent et ce travail va être fondamental pour les entreprises demain. Autre évolution, en 2020 avec les nouvelles lois EGA sur les prix nous voyons une augmentation des prix de références majeures sur les marchés. Face à cela, les pdm des marques de distributeurs vont remonter très significativement. De grandes enseignes ont déjà annoncé une baisse de prix sur leurs MDD qui étaient jusqu’alors stables, voire en légère érosion. Pour de nombreux fabricants agroalimentaires, c’est aussi un paramètre à prendre en compte et à gérer au niveau de la production.
Par MyCfia.com