Caroline Péchery : "Grâce à l’Eco-Score, les industriels vont pouvoir évaluer l’impact environnemental de leurs produits"

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Performance énergétique – Environnement
22 février 2021 à 11:00

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Un tout nouveau système de notation a vu le jour en janvier dernier : l'Eco-Score. Fruit d'un travail collaboratif entre plusieurs acteurs indépendants, il mesure l'impact environnemental d'un produit. Un outil de compréhension pour les consommateurs, d'amélioration pour les industriels.

Caroline Péchery, co-fondatrice de ScanUp, qui a participé à la création de l'Eco-Score, a accepté de répondre aux questions de myCfia.com ! "Grâce à l’Eco-Score, les industriels vont pouvoir évaluer l’impact environnemental de leurs produits et trouver des leviers d’amélioration pour les rendre plus vertueux si besoin est", explique-t-elle notamment.


Caroline, tout d’abord, présentez ScanUp…

ScanUp est une application mobile gratuite que l’on a lancée en 2017 avec pour objectifs d’informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle de leurs produits alimentaires, et de faire évoluer l’offre sur le marché en travaillant avec les industriels pour améliorer leurs recettes. Puis nous nous sommes intéressés au sujet de l’environnement qui est, à juste titre, une préoccupation grandissante pour les consommateurs.

C’est donc pour cette raison que l’Eco-Score a été lancé ?

Tout à fait. Nous avons lancé l’Eco-Score le 7 janvier 2021 avec un collectif d’acteurs indépendants*. L’objectif est double : informer les consommateurs sur l’impact environnemental des produits, et en faire un outil d’évaluation et d’amélioration pour les acteurs de l’industrie agroalimentaire.

L’Eco-Score est un système de notation allant de A (pour les produits à faible impact environnemental) à E (pour les produits à fort impact environnemental).

Il peut s’appliquer sur un produit fini distribué en supermarché ou sur une recette.

La méthodologie est libre, ouverte et gratuite. Chaque marque peut ainsi calculer son Eco-Score et s’engager dans le programme à nos côtés. Nous pouvons également les accompagner dans le calcul de cet indicateur si nécessaire.

Les fabricants qui le souhaitent peuvent utiliser l’Eco-Score pour informer leurs clients et l’afficher sur le packaging de leurs produits ou en digital sur leur site internet par exemple. La Fourche, membre du collectif de l’Eco-Score, l’a d’ailleurs affiché sur le packaging des produits de sa marque propre et sur son assortiment en digital sur sa plateforme e-commerce.

De notre côté nous calculons et affichons l’Eco-Score sur l’application ScanUp pour l’ensemble des produits alimentaires de notre base de données. Nous sommes aujourd’hui à plus de 200 000 produits évalués et espérons atteindre les 450 000 produits dans les mois qui viennent.

Nous pouvons ainsi positionner une offre au sein de son univers concurrentiel pour identifier des leviers d’optimisation. Nous réalisons ce type mapping pour favoriser l’écoconception des produits.

 

Expliquez-nous la méthodologie et comment est calculé l’Eco-Score…

Le socle de notation de l’Eco-Score repose sur l’Analyse du Cycle de Vie du produit : l’ACV. Ces données sont issues de la base de données Agribalyse produite par l’ADEME. Elles évaluent les impacts environnementaux de 2500 catégories de produits, en tenant compte de la production, du transport, de la fabrication et des emballages.

L’ACV permet d’établir une note sur 100 points.

Pour compléter l’ACV, la méthodologie de l’Eco-Score prévoit ensuite l’intégration de données qualitatives complémentaires pour permettre de discriminer les produits au sein d’une même catégorie.

Ces données se traduisent par un système de bonus / malus et concernent le mode de production, l’origine des matières premières, la politique environnementale du pays producteur, la recyclabilité des emballages et la présence d’ingrédients relatifs aux espèces menacées.

Pour finir, la lettre allant de A à E correspond au score sur 100 points pondéré avec les bonus et malus des données complémentaires.

 

Ces dernières années, l’effort des IAA pour des produits plus sains semble déjà concret…

C’est exact. Les marques ont fait beaucoup d’efforts, depuis plusieurs années maintenant, pour améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits, simplifier leurs recettes et améliorer leurs emballages. Certaines vont plus vite que d’autres, mais chaque démarche en ce sens est positive.

Le tout est de pouvoir mesurer ses efforts. En cela, les indicateurs sont très intéressants.

Pour la qualité nutritionnelle nous avons le Nutri-Score, pour les ingrédients nous avons le degré de transformation, et à présent pour l’environnement nous avons l’Eco-Score !

Bien que les marques aient déjà pour la plupart pris conscience de ces enjeux et travaillent activement sur ce sujet, il n’y avait jusqu’alors aucun outil pour le montrer.

Grâce à l’Eco-Score, les industriels vont pouvoir évaluer l’impact environnemental de leurs produits et trouver des leviers d’amélioration pour les rendre plus vertueux si besoin est.

Nous sommes réellement dans une démarche constructive et collaborative avec l’agroalimentaire. Nous les accompagnons pour que leurs produits et innovations répondent aux nouvelles attentes au travers de notre démarche de co-création avec les consommateurs et de nos mappings concurrentiels de produits.

C’est un travail d’amélioration continue que nous saluons et accompagnons, dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, et notamment des consommateurs.


* L'Eco-Score est le fruit d'un travail collaboratif entre 10 acteurs indépendants : ScanUp, Eco2 Initiatives, Etiquettable, Yuka, Open Food Facts, Frigo Magic, La Fourche, Marmiton, Food Chéri et Seazon.

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