Sous l’effet accélérateur des applis de notation, un mouvement de fond d’amélioration des recettes est engagé. Quelles alternatives aux additifs ? Comment améliorer les profils nutritionnels ? Dans quel cadre réglementaire ? De nombreux éléments de réponse ont été donnés le 9 octobre à Paris, lors de la seconde édition de Meet’in Agro – Les Rencontres de l’Agroalimentaire, placée sous le thème de l’usine en mode clean label.
Le salon d’honneur du Palais Brongniart a fait le plein le 9 octobre dernier. Preuve que le clean label est au centre des préoccupations, plus de 160 professionnels ont participé à la seconde édition de Meet’in Agro, un événement co-organisé par Process Alimentaire et le CFIA, avec pour partenaires André Bazin, Essor Agro et Kersia.
Plus intransigeants que jamais, les consommateurs ne veulent plus de compromis et aspirent à des produits alimentaires les plus "cleans" possibles avec, en premier lieu, des listes d’ingrédients courtes et compréhensibles. Armés de leurs smartphones, ils scannent les packs et n’hésitent pas à bannir du caddie les produits mal notés. Selon l’étude de l’appli Yuka, 95 % de ses 13 millions d’utilisateurs ont arrêté d’acheter des produits contenant des additifs controversés et 51 % d’entre eux écartent entre 4 et 9 produits.
Isabelle Kaiffer, directrice Consumer & Shopper Insights de Nielsen, a présenté la multitude d’initiatives des fabricants et distributeurs pour répondre à cette attente de fond. Et leurs fortunes diverses dans les linéaires. Elle a pointé le risque de confusion en s’appuyant sur l’exemple du jambon 4 tranches en supermarché. " 30 références de jambons spécifiques, c’est trop ! L’enjeu est d’assainir les produits en le faisant savoir via un label clair", analyse-t-elle. En la matière, le local apparaît comme la garantie la plus puissante aux yeux des consommateurs.
La nutritionniste Béatrice de Reynal , CEO de Nutrimarketing. Puis Géraldine Gourlaouen, responsable du pôle R&D et conseil de Foodinnov, ont détaillé les pistes possibles pour alléger les listes d’ingrédients : des colouring foodstuffs aux nouvelles technologies comme les hautes pressions ou les micro-ondes. En veillant à adresser des mises en garde. Car les autorités de contrôle veillent au grain. Mélanie Le Plaine-Mileur (Synpa, ingrédients de spécialité) a mis en exergue la décision d‘interprétation des Etats membres de l’Union européenne en date de septembre 2018 : tous les extraits de plantes riches en constituants (ou précurseurs) capables d’exercer une fonction technologique doivent relever de la réglementation additifs. De son côté, Cécile Pinel (SNIAA, arômes) a rappelé la réglementation relative aux arômes naturels et fait le point sur les dernières évolutions liées au nouveau règlement bio. Une fois ce cadre réglementaire pris en compte, Meet’in Agro a permis de constater combien répondre à la pluralité des attentes clean label demande de revoir ses méthodes de fabrication et de formulation. " C’est 50 ans de R&D à refaire ", a conclu Géraldine Gourlaouen.
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Crédit photo : Process Alimentaire