Créée en 1920, Le Roy René est une entreprise familiale basée à Aix-en-Provence, spécialisée dans la confection de confiseries provençales. Elle est également l'une des nombreuses entreprises du secteur à pratique le tourisme industriel, appelé également tourisme de savoir-faire. Laure Pierrisnard, la directrice générale, explique à myCfia.com pourquoi !
Laure, présentez tout d’abord votre entreprise en quelques mots ?
Nous sommes une maison centenaire créée en 1920. Quatre générations de confiseurs se sont succédées depuis. Notre tout premier métier était nougatier, puis est venu ensuite le calisson qui a finalement fait la notoriété de l’entreprise. Nos savoir-faire sont reconnus par le label d’état Entreprise du Patrimoine Vivant. Nous sommes impliqués dans les filières agricoles locales à travers la sélection de nos matières premières et soutenons la préservation de la biodiversité grâce à l’association "Act For Planet", avec laquelle nous menons plusieurs actions dont la protection de l’abeille en Provence.
Toutes ces actions sont récompensées par l’obtention du Label PME+, avec la volonté d’avoir un regard extérieur et d’être dans l’amélioration continue de nos engagements.
Depuis quand avez-vous décidé d’ouvrir les portes de votre usine et de vous lancer dans le tourisme de savoir-faire ?
C’est un projet plutôt ancien. Nous avons déménagé en 2014 sur un nouveau site. Sur celui-ci, nous avions déjà intégré le projet de visite autour de nos savoir-faire. Le bâtiment a été conçu avec cette vision-là, avec notamment une adaptation au niveau du parcours client avec une vue sur les ateliers.
Cela nous permet de montrer un maximum de choses à nos visiteurs tout en sécurisant le circuit par rapport à nos contraintes au niveau sécurité alimentaire et respect des bonnes pratiques. Notre lieu de fabrication est également un lieu de destination et de visite. Tout a été imaginé autour de ce tourisme de savoir-faire. Cela s’est donc décidé dans les années 2010-2011, lorsque nous avons décidé de la construction.
Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans le tourisme industriel ?
C’est un pilier important pour le développement de notre entreprise. Cela fait aussi partie des leviers pour développer notre notoriété : le calisson reste encore à faire connaître et à faire rayonner. C’est aussi une démarche de transparence vis-à-vis de nos clients.
Néanmoins, nous préférons utiliser le terme de tourisme de savoir-faire plutôt que de tourisme industriel. Le terme de tourisme industriel donne une notion d’automatisation et de grande échelle alors que nous mettons en avant la partie humaine et le savoir-faire autour de nos produits. Ce terme nous parait donc plus adapté à notre approche et au message que nous voulons faire passer durant les visites.
D’autant que le tourisme de savoir-faire permet de faire découvrir et de valoriser le monde de l’agroalimentaire…
Totalement. Chez Le Roy René, nous avons tout un parcours qui débute par les ingrédients qui composent nos recettes : l’amande méditerranéenne et provençale, le melon de cavaillon confit à Apt, le miel IGP Provence. Nous travaillons sur des produits qui sont d’origine agricole et qui proviennent le plus souvent de producteurs locaux. Nous sommes heureux d’expliquer notre démarche de vouloir s’approvisionner auprès des filières au plus proche de notre lieu de fabrication.
Nous présentons ensuite le savoir-faire et son évolution au fil du temps, avec les différentes machines qui étaient utilisées à l’époque, les méthodes qui ont changé, et certaines qui sont restées, pour en arriver là aujourd’hui.
Ce qui est intéressant avec notre parcours, c’est que nous éveillons les cinq sens : nous avons l’habitude faire sentir les matières premières, même si cela est un peu plus compliqué en ce moment avec la problématique de la crise sanitaire. Il y a aussi la dernière partie, celle consacrée à la dégustation, qui plait beaucoup aux visiteurs.
En termes de chiffres, combien recevez-vous de visiteurs ? La crise de la Covid-19 a-t-elle perturbé cette activité ?
Sur l’année 2019, nous avions reçu plus de 70 000 visiteurs, ce qui nous dressait comme étant la 3e entreprise la plus visitée de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. En raison de la crise sanitaire, nous avons été évidemment contraints de fermer durant de longs mois notre musée… Depuis la réouverture en revanche, nous avons quasiment retrouvé notre niveau de 2019. Sur la période estivale, nous sommes même au-dessus de nos prévisions. La clientèle a été présente et je pense que la crise a même accéléré l’envie qu’ont les consommateurs de passer au "Made in France" et de privilégier les produits locaux dont ils comprennent la composition.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur leur site : https://www.calisson.com