La période inédite que nous venons de traverser va-t-elle avoir des conséquences durables, notamment en termes de recherche et développement ? Nous avons posé cette question, et bien d’autres, à Ophélie Piro, Responsable R&D et Process chez Alfagel, fabricant de glaces artisanales. Et la réponse est plus qu’intéressante.
Ophélie, présentez-nous votre entreprise…
Nous fabriquons des glaces, à destination de la GMS, CHR, RHF. Basée à Marseille, l’entreprise a été fondée en 1947, a un fort rayonnement régional, avec un peu d’export en Belgique et au national sur 3 enseignes.
Comment votre société a vécu le confinement ? Pour quel(s) impact(s) ?
Nous avons, comme bien d’autres entreprises, subi la nouvelle. Nous vivions dans l’incertitude et nous avons pris la décision de fermer quand on ne vendait plus. L’entreprise a été fermée 6 semaines sur les 8 semaines qu’a duré le confinement. La production a été totalement stoppée durant le confinement, même si certains métiers supports ont travaillé depuis chez eux.
Aviez-vous des projets d’innovation/de développement qui ont été retardés ou stoppés en raison de cette période inédite ?
Oui, nous avions le projet de construction d’un nouveau site qui a été retardé. Cela devait être notre dernière saison dans nos nouveaux locaux, mais finalement nous allons devoir encore y rester et nous ne déménagerons que l’année prochaine. Et vu qu’il va falloir patienter un peu plus avant de changer de locaux, nous sommes en réflexion pour moderniser légèrement certains outils avec lesquels nous devons travailler actuellement. Sinon, concernant le développement de nouvelles recettes, nous avons pu faire de l’amélioration recettes mais les véritables innovations se font heureusement plusieurs mois en amont.
Votre activité est-elle revenue à la normale ?
À l’instant T, on fait même mieux que l’an dernier en termes de ventes. Cela n’a pas toujours été simple mais comparé à d’autres acteurs, je pense que l’on n’a pas trop à se plaindre, notamment concernant les conséquences financières. Mais nous sommes aussi dépendants de la météo, de la saisonnalité, du tourisme et donc de l’envie du consommateurs à se faire plaisir en manger une glace…
À quels changements peut-on s’attendre après cette crise ?
Pour commencer, cette période va entraîner un changement notable sur la façon de travailler, avec des choses qui ont connu un fort développement, comme le télétravail, qui, chez nous, pourrait continuer à être mis en place de manière ponctuelle. Concernant la R&D, cela peut changer certains aspects de notre métier. Il y aura certainement moins de prédiction à long terme dans le futur. Cela ne veut pas dire que l’on n’y pensera pas, mais on ne misera pas forcément pas tout dessus quand on sait qu’une épidémie peut tout remettre en question. Plus que jamais, nous avons pris conscience que rien n’était acquis. Cela peut entraîner un frein concernant les grosses innovations ou les innovations de rupture.
À l’instant T, quel est votre principal enjeu ?
D’abord faire une belle saison et continuer sur notre lancée, rester mobilisés. Concernant plus précisément nos enjeux de développement, il nous semble important de poursuivre la démarche que nous avons entrepris : la réduction de l’utilisation du plastique et des emballages plus respectueux de l’environnement. On travaille beaucoup pour créer des emballages recyclables.
Visitez-vous régulièrement le CFIA Rennes ? Et comment le qualifierez-vous ?
Oui, ce sera la 3e fois que je visite le CFIA. C’est un salon parfait pour trouver de nouveaux partenaires commerciaux et effectuer son sourcing de matières premières, d’ingrédients, d’emballages… C’est top également pour remplir son carnet d’adresses. J’attends notamment beaucoup de cette édition 2020.
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