Le CFIA au cœur de l’agro – Sandrine Tual (Pomliberty) : " Les salariés se sont mobilisés comme jamais et sans faillir "

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myCfia
La vie du CFIA
24 juillet 2020 à 16:47

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Nouvelle interview cette semaine dans notre série " Le CFIA au coeur de l’agro" . Responsable marketing et communication chez Pomliberty, producteur de pommes de terre fraîches, Sandrine Tual a accepté de répondre à nos questions. L’occasion d’évoquer le futur, l’animation " Jeudi des PME " sur le prochain CFIA Rennes, mais aussi de saluer l’attitude des salariés de Pomliberty durant le dernier confinement.

Le confinement/la crise sanitaire a-t-il eu un impact sur votre entreprise ?

Oui, comme sur toutes les entreprises et l’économie du pays en général. On mesure tous les jours à quel point l’économie mondiale est bouleversée par cette crise inédite.

La période de confinement a été vécue intensément chez Pomliberty. Nous produisons des pommes de terre fraîches. La demande s’est soudainement emballée chez nos clients, et nous avons du y répondre en nous organisant très vite et très efficacement. Mais dans le même temps, il nous a fallu assurer la sécurité des salariés en mettant en place des mesures drastiques pour la continuité de l’activité.

Cela a été une période de tension extrême dans l’histoire de l’entreprise. Mais avec le recul, je peux vous dire que les salariés se sont mobilisés comme jamais et sans faillir, et que cette période a renforcé l’esprit d’équipe. Les transporteurs ont été au rendez-vous, et cette chaîne nous a permis de servir nos clients en préservant la qualité habituelle de nos produits.

Quelles seront selon vous les tendances alimentaires de demain ? 

Nous suivons de près les études à ce sujet. Si l’on regarde les études Credoc, Kantar, et les informations de l’interprofession, il semble que les consommateurs vont avoir tendance à consommer de plus en plus de fruits et légumes, avec un report sur la consommation de fromages et de yaourts.

Et pour ce qui est des tendances qui perdureront il semble que la recherche de valeurs dans les marques, une plus grande préoccupation des consommateurs vers les origines des produits et l’envie d’aller vers l’écologie se soient renforcés avec la crise.

Les comportements des consommateurs vont-ils être bouleversés par cette période inédite ?

Les études le montrent en tout cas,  il y a eu des changements dans les habitudes de consommation pendant la période de confinement : plus de repas à domicile, importance croissante du déjeuner par rapport au dîner (c’était l’inverse avant le confinement). Les habitudes d’achat ont été modifiées (achats en ligne, drive, circuits courts, marchés primeurs) et certaines perdureront tant que la menace pandémique sera présente.

La crise économique qui se profile influencera aussi le pouvoir d’achat de certaines catégories de consommateurs. L’attention au prix sera aussi un élément à prendre en compte.

À l’instant T, quel est votre principal enjeu ?

Faire coïncider nos objectifs stratégiques de croissance avec la nouvelle donne imposée par la situation économique et la crise sanitaire. La souplesse du pilotage de l’entreprise, notre capacité d’adaptation sont des facteurs déterminants. Nous avons aussi la préoccupation de préserver l’esprit filière : produire des pommes de terre bien positionnées en qualité et en prix pour garantir une juste rémunération de nos producteurs. Nous avons la responsabilité de la terre et celle de nourrir respectueusement les consommateurs. Nous d’ailleurs sommes engagés dans la démarche Demain la Terre depuis 2017, aux côtés d’entreprises du secteur fruit et légumes, pour produire plus sainement. Nos producteurs partenaires adhèrent et respectent ce cahier des charges.

Concernant l’emballage, et selon, quelles solutions pour demain ?

Tout en tenant compte des contraintes spécifiques à nos produits, nous nous orientons vers des solutions d’emballages papiers. Ce n’est pas une évidence pour la pomme de terre ni pour les légumes frais d’une façon générale. Nous travaillons en concertation avec l’interprofession, les distributeurs et les fournisseurs de machines et de contenants.

Vos axes d’investissement/d’amélioration ont-ils été modifiés en raison de la crise ?

Des investissements étaient programmés. Nous avons sensiblement adapté nos choix, mais les grands axes demeurent. De l’amélioration constante des pratiques culturales à l’écoute des attentes de nos clients (en terme de services, de qualité, de prix) en passant par la problématique du bien-être au travail, nous mettons tout en œuvre sur tous les plans pour que Pomliberty continue de progresser.

Comment envisager l’après Covid ?

Je pense que tous autant que nous sommes, en tant que personnes, que professionnels, que salariés, etc. nous allons devoir continuer à nous adapter à ces nouvelles équations. A l’échelle de l’entreprise, nous restons prudents et optimistes. Cette crise nous remet en question et nous nous adaptons. Savoir s’adapter c‘est peut-être la meilleure façon d’envisager l’après COVID.

Pourquoi étiez-vous inscrit au " Jeudi des PME " sur le CFIA ?

Nous sommes à la fois producteurs de pommes de terre de consommation, spécialisés dans la pomme de terre fraîche lavée, mais aussi conditionneurs.

Nous avons eu depuis la création de l’entreprise une attitude dynamique, avec un marketing audacieux. Nous sommes curieux et sensibles aux innovations. Nous avons une veille à 360°, nous apprenons de toutes les expériences, c’est une richesse et une source d’inspiration. Le jeudi des PME nous a semblé une bonne opportunité de nous " nourrir " de ce partage d’expérience.

Qu’est ce que ce salon peut vous apporter selon vous ? 

Des solutions nouvelles pour nos problématiques d’emballage. Nous utilisons essentiellement deux matériaux : beaucoup de caisses cartons et du plastique recyclable pour les conditionnements 2,5 kg.

Certes il y a la loi AGEC, mais nous voulons aller plus loin et écouter la demande de nos clients et distributeurs avec une utilisation croissante des emballages papier. Nous avons créé un groupe de travail en interne pour nous mettre en phase avec la production, l’adéquation à la demande client, les lignes de production à adapter, les rendements et l’impact sur notre modèle économique.

Nous revoyons la copie marketing. Nous le voyons comme une opportunité d’exprimer le travail que nous avons fait depuis des années en cultures notamment. La préoccupation environnementale, la RSE, nous y travaillons depuis plus de 15 ans, et ces packs papier seront une suite logique vers l’expression de ce que nous voulons pour demain.

Crédits photos : Cyrille Lubin / Pomliberty

Pour plus d’informations sur Pomliberty, cliquez ici !

Et pour découvrir nos précédentes interviews :

Jean-François Daucourt, ici

Julie Nicot, ici

Raphaël Brosset, ici

Pierre Collet et Franck Meuriot, ici

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