Nouvelle interview d’un acteur du monde de l’agroalimentaire : Eric Dufay, fondateur de la société Picotti. Lauréats du Concours National Agropole en 2019, Eric Dufay et son équipe produisent des légumes bio destinés à l’apéritif. Comme comme bon nombre de producteurs de produits qui ne sont pas de première nécessité, il a ressenti une baisse de son activité durant le confinement. Futur visiteur du CFIA Rennes en septembre, il a répondu à nos questions.
Présentez-nous votre société…
PICOTTI est basé en Normandie, nous fabriquons des bocaux de légumes en dés bio prêts à l’emploi pour l’apéritif. Nous avons été lauréats du concours national agropole de l’innovation alimentaire en 2019. Notre volonté est d’apporter des légumes au moment de l’apéritif avec une recette complètement novatrice. PICOTTI était d’ailleurs en plein développement au moment du confinement.
C’est-à-dire ?
En janvier-février, nous avions commencé à recruter de nouveaux commerciaux en France pour notre développement. Nous avons été stoppé en plein dans notre élan…
Parlez-nous également de votre engagement auprès des travailleurs handicapés…
Chez PICOTTI nous travaillons avec un ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail) pour poser les étiquettes sur les bocaux et la mise en cartons. Nous avons décidé de le mettre en place dès la création de l’entreprise.
Venons en à la récente actualité : comment avez-vous vécu la récente période inédite que nous avons traversé ?
Difficilement.
Certaines mesures ont-elles mises en place dans votre entreprise ?
Certaines mesures ont été mises en place oui, comme dans beaucoup d’entreprises. On s’est adapté à la demande de nos clients. Nous avons constaté une baisse de notre activité de 100% dans le domaine de la restauration, 85 % sur le marché des épiceries fines et 45% avec les magasins spécialisés BIO. Nous avons calé nos productions en rapport avec cette situation.
Aujourd’hui, votre production est-elle revenue à la normale ?
Ce n’est pas encore revenu tout à fait à la normale. Certains indicateurs incitent à penser que ça reprend, mais pas encore comme avant.
Comment envisagez-vous la période post-Covid ?
Nous nous adapterons à la situation en attendant les décisions gouvernementales. Nous souhaitons être très actifs dès la rentrée sur le plan commercial.
Et quels changements attendez-vous après cette crise ?
On espère que tout le monde prendra conscience que la France fait de bons produits, qu’il faut des " gros distributeurs " comme des petits fabricants, même si je pense que les consommateurs en ont de plus en plus conscience.
Il y a actuellement beaucoup d’intermédiaires et il faut que tout le monde fasse des efforts. De notre côté, nous n’hésitons pas à baisser notre marge pour collaborer avec des travailleurs handicapés et être accessibles au plus grand nombre. Il faut notamment trouver le juste équilibre en termes de prix. Nous fournissons le prix de vente conseillé, mais après, l’enseigne a carte blanche pour fixer le prix qu’elle souhaite dans ses rayons.
À l’instant T, quel est votre enjeu majeur ?
Mon enjeu actuel est de trouver du matériel de production. Je me rendrai d’ailleurs sur le CFIA Rennes en septembre prochain pour voir ce qu’il y a sur le marché. Pour, peut-être, trouver du matériel mieux adapté à notre métier.
Justement, visitez-vous régulièrement le CFIA ?
Je suis effectivement un visiteur régulier, je suis déjà venu à plusieurs reprises sur le salon. C’est encore mieux qu’il soit organisé en septembre : il faut espérer que tout le monde soit plus serein.
Pour plus d’informations sur Picotti, cliquez ici !
Et pour découvrir nos précédentes interviews :
Jean-François Daucourt, ici
Julie Nicot, ici
Raphaël Brosset, ici
Pierre Collet et Franck Meuriot, ici