Le CFIA au coeur de l’agro – Laurent Klein et Capucine Duchesne (Tereos) : " Déclarer que nos emballages sont recyclables ne nous suffit pas "

Actualité
myCfia
La vie du CFIA
10 septembre 2020 à 07:39

Par
MyCfia


Partager sur

Aujourd’hui, c’est Laurent Klein et Capucine Duchesne qui ont accepté de répondre à nos questions. Respectivement Ingénieur Packaging et Chef de Groupe Marketing B2C, ils parlent notamment de l’effet du confinement sur les projets de leur société Tereos, mais aussi et surtout d’emballage, actuel et de demain. Avec la volonté d’aller toujours plus loin concernant la recyclabilité des leurs, " dans la droite ligne des ambitions environnementales du Groupe et des demandes consommateurs ".


P
résentez brièvement votre entreprise…

Tereos est un Groupe coopératif qui rassemble 12 000 coopérateurs et figure parmi les leaders des marchés du sucre, de l’alcool et de l’amidon. Grâce à un savoir-faire reconnu dans la transformation du végétal, nous accompagnons nos clients au plus près de leurs marchés avec une gamme de produits large et complémentaires dans l’alimentation, la santé et l’énergie. Dans le monde, nous comptons sur 48 sites industriels, une implantation dans 18 pays et l’engagement de nos 22 300 collaborateurs. En 2019-20, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros.

Avez-vous souffert du confinement et de la période inédite que nous traversons ?

Nous avons tout mis en œuvre pour répondre aux demandes de nos clients, restés sur le pont, et des consommateurs. Ce contexte inédit a été un véritable accélérateur de tendance en faveur du " fait-maison ", notamment la pâtisserie, et favorisé la demande en sucre pour boissons, tandis que les achats se faisaient massivement via des solutions de type Drive.  Avec ses marques Béghin-Say, La Perruche, Blonvilliers et Séréline, Tereos a maintenu son niveau d’activité grâce à une forte faculté d’adaptation et d’engagement des équipes. Autre atout : l’agilité de notre supply-chain, qui a joué à plein, ainsi que les partenariats solides noués avec nos fournisseurs avec qui nous partageons souvent une proximité géographique. Résultat : l’activité a connu une croissance de 30% pendant le confinement, et nous avons performé deux fois plus que le marché sur cette période en GMS.

Certains de vos projets d’investissement/de développement ont-ils été reportés ou annulés ?

L’ensemble de nos projets sont maintenus et continuent leur développement, même si, bien sûr, nous avons dû adapter les méthodes de management de projet. C’est le cas par exemple des projets en phase d’exploration, qui ont pu compter sur la disponibilité des bureaux d’études. D’autres ont dû être repriorisés. C’est le cas des projets en phase d’industrialisation, qui ont cédé le pas aux projets d’urgence comme par exemple la création des lignes de production solidaire de Solution hydroalcoolique. Nous sommes fiers et heureux d’avoir offert aux agences régionales de santé plus de 200 000 litres de solution pour les équipes hospitalières et les agents œuvrant sur le terrain (police, pompiers, postiers…). En conclusion, nous avons pu tenir le cap, malgré un décalage de quelques semaines pour certains lancements.

Laurent, à votre niveau, quel est votre enjeu majeur à l’instant T ?

La demande du consommateur s’est, à juste titre, développée. Outre les paramètres de conservation et de praticité, une troisième composante vient s’ajouter de façon beaucoup plus prégnante : la recyclabilité. On observe encore beaucoup d’emballages, y compris récemment mis sur le marché, qui paraissent recyclables aux yeux du consommateur, mais qui ne sont pas effectivement recyclés du fait d’une trop grande complexité (multi-couche et/ou multi-composants). L’enjeu est donc de dégager des solutions qui permettent de répondre à cette demande, et de le communiquer de façon transparente. Déclarer que nos emballages sont recyclables ne nous suffit pas. Nous devons nous assurer qu’il existe effectivement une filière de recyclage et de réutilisation des matières que nous mettons sur le marché.

L’emballage semble au centre des attentes, notamment celles des consommateurs…

En effet les consommateurs sont à la recherche de transparence, d’information et ont conscience des enjeux de préserver notre environnement. Ils sont très sensibles à l’engagement des marques dans leur développement produit, et notamment les emballages. C’est l’un des paramètres où ils ont directement la main. Regardez nos " espaces poubelle " dans la cuisine, ou dans le garage, devenus une petite centrale de tri domestique ! En tant que Coopérative Agricole avec des marque engagées et respectueuses de l’environnement, Tereos est au rendez-vous. Près de 85% de nos emballages sont déjà 100% recyclables car en papier/carton.

Pour aller plus loin, nous travaillons activement sur les emballages répondant aux critères recyclables, pour nos versions en plastique notamment. Nous avons ainsi engagé une démarche de recherche de solutions alternatives, dans la droite ligne des ambitions environnementales du Groupe et des demandes consommateurs.

A quoi ressemblera pour vous l’emballage de demain ?

Face aux tendances du vrac ou du " 0 suremballages ", on peut en effet se poser la question du futur de l’emballage. Une chose est sûre, l’emballage de demain devra continuer de combiner la praticité, le confort d’utilisation et de stockage et bien sûr la performance de conservation que le consommateur attend, tout en respectant l’environnement. Le virus du COVID nous a bien rappelé que la priorité première du consommateur reste la protection sanitaire des produits qu’il souhaite acheter.

Qu’il soit à usage unique, réutilisable, opaque ou transparent, dur ou souple, l’emballage sera toujours présent dans notre quotidien mais surement en moindre quantité. Notre conviction ? C’est d’aller vers la simplification. Pour nous, le packaging doit répondre à la même tendance de " clean Label " aujourd’hui recherchée dans l’alimentaire des ingrédients simples, en moindre quantité.

Etes-vous un visiteur régulier du CFIA ?

Je suis ravi d’y revenir après une pause, ayant mené une activité professionnelle différente. C’est un rendez-vous stimulant et attendu pour les équipes production et marketing ! Toute notre team B2C sera au rendez-vous et impatient d’identifier les innovations de nos emballages de demain

Pour plus d’informations sur Tereos, c’est ici !

Et pour découvrir nos précédentes interviews :

Jean-François Daucourt, ici

Julie Nicot, ici

Raphaël Brosset, ici

Pierre Collet et Franck Meuriot, ici

Ophélie Piro : ici

Sandrine Tual : ici

Lionel et Hervé Ader : ici

Tags associés