A l’instar de Compagnie des Pêches Saint-Malo, transformateur de produits de la mer, nombre d’entreprises agroalimentaire peuvent espérer faire baisser leur facture énergétique en travaillant sur leur production de froid ou de chaleur. Avec EDF et Dalkia, l’entreprise malouine a travaillé sur un nouveau système qui lui garantit une économie de plus de 40 % sur sa consommation de gaz. Une démarche qui joue aussi en faveur de la protection de l’environnement.
Au sein du groupe malouin, spécialisé entre autres dans la production de surimi, la réflexion sur la sécurisation des unités de production de froid et de vapeur était dans les tuyaux depuis quelque temps déjà. Le risque de panne et l’absence de solution de secours avaient été évoqués. La chaudière vapeur d’origine, alimentant la chaîne de cuisson du surimi, devenait, sans solution alternative, un risque pour la continuité de l’activité en cas de défaut.
En partenariat avec EDF et sa filiale Dalkia, l’entité Compagnie des Pêches Production s’est engagée dans le renouvellement et la modernisation de ses outils de production via l’optimisation du système de production d’énergies. " L’arrêt de la commercialisation du fluide utilisé pour la machine de fabrication du froid était un des paramètres nécessitant la mise en place de nouvelles solutions techniques ", précise Claude Sarazin, expert technico-commercial chez EDF.
" Nous travaillons avec EDF, depuis 2015, pour trouver, de manière générale, des pistes d’amélioration énergétique ", indique Florian Soisson, directeur général de Compagnie des pêches Saint-Malo, entreprise de pêche et de transformation qui emploie 340 salariés, dont 100 marins pêcheurs, installée dans la cité de Jacques Cartier depuis 1934. Dalkia, filiale d’EDF spécialisée dans les solutions énergétiques innovantes, est mise à contribution. " Leur approche était de mettre en œuvre des outils capables de produire du froid et d’optimiser la production de chaleur à partir de l’installation frigorifique, avec deux objectifs : sécuriser la production et réaliser des économies d’énergie ", explique Florian Soisson. Ce projet s’inscrit dans un cadre " Contrat performance énergétique ", dispositif inscrit dans la loi de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement.
En octobre dernier, une nouvelle chaudière est installée, l’ancienne devant servir en cas de panne. Elle sera opérationnelle à la fin de cette année. L’unité de production de froid, nécessaire au conditionnement du poisson débarqué des navires surgélateurs de la Compagnie, entrera, elle, en service en avril de l’année prochaine. " Sa capacité à produire du froid est d’un tiers plus importante que l’unité précédente, avec une puissance de 1 200 kW aujourd’hui contre 800 ", précise Florian Soisson. L’augmentation de la puissance frigorifique " permettra non seulement d’augmenter la capacité de stockage des produits si nécessaire, mais aussi de garantir les conditions de conservation optimale lors de fortes variations de températures extérieures ", illustre Claude Sarazin.
L’installation de ces nouvelles unités de production s’accompagne de la mise en place d’un " plan de comptage, un dispositif pour suivre, à intervalles réguliers, de minute en minute ou d’heure en heure, la consommation d’énergie et donc les économies réalisées ", indique l’expert d’EDF. " Des économies de consommation énergétique estimées, pour ce projet froid et chaleur, à environ 35 % ", complète-t-il.Si ces nouvelles unités de production de chaleur et de froid sont spécifiques à Compagnie des Pêches Saint-Malo, EDF et Dalkia ont déjà mis précédemment leur savoir-faire en matière d’énergie et d’économies d’énergie au service notamment d’autres entreprises du secteur agroalimentaire breton.