Thomas Delcroix (McCain) : "Cette annonce témoigne de la volonté de modernisation de l’industrie agroalimentaire"

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myCfia
L'actu des IAA
08 octobre 2021 à 11:00

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À la fin du mois d’août, McCain, leader des produits surgelés à base de pommes de terre, a annoncé un investissement de 17 millions d’euros sur son usine de Béthune (Pas-de-Calais). Pour quels objectifs ? Nous avons interrogé Thomas Delcroix, directeur du site de l'usine de Béthune, qui a accepté de répondre à nos questions et d’évoquer la place de la France pour McCain.


Pourquoi cet investissement de plusieurs millions d’euros dans l’usine de Béthune ?

Cet investissement inédit de 17 millions d’euros dans l’usine de Béthune (Hauts-de-France) s’inscrit dans le but de renforcer notre compétitivité, tant sur le marché français qu’à l’échelle européenne.

Cet investissement va nous permettre d’accélérer le processus déjà lancé de transformation des activités du site de production. L’objectif est de poursuivre la modernisation du site, de créer une nouvelle ligne de packaging, mais également de permettre un nouveau conditionnement pour les frites, plus adapté à la grande distribution.

Avec cet investissement, nous souhaitons pérenniser notre position de leader sur le marché européen et français, et conforter notre rôle de pilier dans l’économie des Hauts-de-France, à la fois par notre présence industrielle forte, mais aussi au sein de l’écosystème que nous avons su créer avec nos agriculteurs partenaires.

Plus globalement, la France semble être un territoire important pour McCain ?

L’année 2021 marque nos 40 ans d’activité en France. La France est pour nous un marché stratégique et une implantation industrielle de premier plan. Avec 32% des ventes effectuées en France, le pays, où nous avons également installé notre siège social, représente le premier marché de l’entreprise en Europe. 

Notre empreinte industrielle est également très forte dans les Hauts-de-France, 3 de nos usines y étant implantées (sur les 6 du groupe sur le continent) : à Béthune (62), Harnes (62) et Matougues (51), le plus grand site de production du groupe en Europe.

En France, ces usines emploient 850 des plus de 1 000 salariés McCain. En tant que maillon essentiel de l’économie et du tissu industriel local, nous avons souhaité nous implanter au plus près des producteurs de pomme de terre qui fournissent nos usines : plus de 850 agriculteurs partenaires auxquels nous achetons 1 000 000 tonnes de pomme de terre par an.

Cet investissement est-il également une nouvelle preuve du dynamisme du secteur de l’agroalimentaire ?

De manière générale, le secteur de l’agroalimentaire est clé dans le plan de relance actuel, et le challenge des entreprises est de répondre à la reprise de la demande. A plus long terme, nous devons prendre en compte l’enjeu de souveraineté alimentaire dans nos plans de croissance et d’investissement. 

L'investissement de l'usine de Béthune, qui sera opérationnel en janvier 2022, est d’ailleurs pour nous le premier d’une série qui sera déployée d’ici 2026. Ces investissements nous permettront de rendre nos sites de production encore plus attractifs, notamment à l’échelle du territoire, et compétitifs au sein du secteur de l’agroalimentaire de plus en plus concurrentiel. Cette annonce témoigne de la volonté de modernisation de l’industrie agroalimentaire, et du rebond de son économie. 


À terme, cela peut-il se traduire par des embauches ? Des créations d’emplois ?

Comme l’a souligné Agnès Pannier-Runacher, cet investissement s’inscrit au service de l'emploi dans le cadre de la politique d'attractivité industrielle menée par le Gouvernement depuis 4 ans. L'usine compte aujourd’hui près de 230 salariés. Nous prévoyons dans un premier temps l'installation de nouveaux équipements et la mise en place d'une nouvelle unité d’emballage. Nous mènerons ensuite des réflexions en interne pour voir comment impacter positivement nos offres d'emplois notamment grâce à cet investissement.


L'usine de Béthune vient également de décrocher la certification pour pouvoir produire sous label bio. Une évolution importante pour vous ?

Sur un marché très concurrentiel où les problématiques environnementales et de gestion des ressources deviennent une priorité, nous devons avoir la responsabilité de nous engager et d’allouer des investissements à la hauteur des enjeux. À cet égard, nous souhaitons ouvrir la voie vers une production plus moderne et durable, que ce soit sous label bio ou via d’autres procédés, qui nous permettent de répondre aux attentes de nos clients et consommateurs. 

Par ailleurs, face aux enjeux climatiques et environnementaux qui pèsent sur la pérennité du système alimentaire, nous nous engageons à étendre des pratiques d’agriculture de régénération sur 100% des surfaces de pomme de terre plantées pour le Groupe McCain dans le monde, et à faire de la France le marché pilote dans le déploiement de cette stratégie en Europe. En effet, l'agriculture de régénération représente un ensemble de pratiques agricoles qui améliorent et restaurent les sols afin de les rendre résilients, préservent la biodiversité et réduisent les émissions de gaz à effet de serre, tout en maintenant une production régulière.


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